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AILLEURS VU D'ICI (depuis Haïti)
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  • Un blog d'analyse de l'actualité en Haiti et à l'étranger - des sujets en rapport avec l'Afrique seront aussi abordés. Certains textes ayant rapport avec les littératures du monde seront aussi traités.
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17 décembre 2007

L'AUTRE AMÉRIQUE


Global Voices en Français

 La campagne électorale aux États-Unis est en train de prendre un certain relief au fur et à mesure que l’on s’approche des primaires au sein des deux principaux partis Républicain et Démocrate. Chez les Républicains un outsider du nom de Mike Huckerbee, ancien pasteur et gouverneur, porte-parole des évangélistes, talonne de manière obsédante l’ancien maire de New York, Rodolph Giuliani, perçu jusqu’à présent, avec Mitt Romney et John Mc Caine, comme les poids lourds du Parti Républicain.

Un parti qui se cherche après avoir surfé sur la vague conservatrice qui a balayé l’Amérique et qui, maintenant, se retrouve dans une difficile période de reflux, les candidats républicains craignant de faire les frais de l’impopularité du président Bush.

Dans le camp démocrate, l’étoile montante s’appelle Barak Obama qui suit dangereusement à la trace Hillary Clinton et apparaît de plus en plus un candidat sérieux qui soulève une certaine effervescence dans un pays qui a grand besoin de s’enthousiasmer pour des idées neuves.

Si Madame Clinton joue la carte de l’expérience et de son appartenance à l’ère Clinton, une partie de sa base traditionnelle dans l’Amérique profonde la perçoit comme « une girouette opportuniste » qui a donné trop de gages aux conservateurs en allant chasser sur les terres du ténébreux Jesse Helms, un conservateur pure laine qui a fait la pluie et le beau temps au Congrès au plus fort des années Reagan et Bush.

Quant au sénateur Obama, son histoire alimente le rêve américain passablement obscurci par une politique conservatrice et dure qui brise les meilleurs élans et réduit les « success story » dans ce pays jadis considéré comme « the opportunity land ». Obama est de père kenyan et de mère blanche. Après avoir vécu longtemps à l’étranger, le voilà de retour aux États-Unis où il réussit de brillantes études à Harvard Law School où il devient le rédacteur en chef de la revue de cette célèbre faculté.

Le jeune avocat, devenu sénateur, brille de mille feux au moment de la convention démocrate en 2004, et devient le joker d’un parti qui n’a pas cessé de se tirer une balle dans les pieds à chaque élection depuis le départ du charismatique Bill Clinton.

La vérité est que l’Amérique des droits civiques et des idées libérales, celle qui succéda aux dures années du maccarthisme, celle qui protesta contre la guerre du Vietnam, qui se mobilisa pour l’amour et la solidarité contre les bombes au napalm, celle des baby boomers en rébellion qui voulaient faire de leur pays un pays fort, mais généreux, gardant intact le rêve des pères fondateurs, cette Amérique a perdu du terrain devant celle riche et puissante, et souvent arrogante, celle qui laisse peu de repères à une jeunesse en pleine crise de valeurs, crise qui se traduit trop souvent par des tragédies sanglantes dans les écoles et universités

L’Amérique de Martin Luther King et de John Kennedy, celle de Joan Baez et de Russel Banks se cherche de nouvelles utopies où l’efficacité ne s’opposerait pas à la solidarité comme l’imaginent ces francs-tireurs de la pensée économique que sont Paul Krugman et Joe Stiglitz.

Barak Obama pourra-t-il incarner ce nouveau leadership, lui que le célèbre écrivain Russel Banks considère comme la personnalité politique la plus prometteuse apparue aux États-Unis depuis John Kennedy. Reste à savoir, poursuit Banks, si les Américains sont prêts à miser sur un Noir comme les socialistes français sur une femme. Obama est noir, mais pas afro-américain. Dans l’imaginaire blanc américain, la figure à craindre est celle de l’homme afro-américain qui éveille un sentiment de culpabilité.
Pour Russel Banks, un ticket Obama avec un sudiste comme John Edwards comme vice-président rendrait la campagne intéressante.

Quant au fougueux sénateur, il poursuit son ascension d’aigle, indifférent aux flèches des archers. Et quand on lui on reproche son peu d’expérience, il rétorque que Rumsfield et Cheney ont les meilleurs CV de Washington et que ce sont les principaux architectes du fiasco irakien. Pas mal non !

Roody Edmé

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