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AILLEURS VU D'ICI (depuis Haïti)
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  • Un blog d'analyse de l'actualité en Haiti et à l'étranger - des sujets en rapport avec l'Afrique seront aussi abordés. Certains textes ayant rapport avec les littératures du monde seront aussi traités.
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20 décembre 2007

AIDONS-LES A REVENIR


Global Voices en Français

       

            

 

            

Un des filons du développement possible de notre pays reste et demeure notre diaspora. Si l’on considère non seulement son apport financier à notre économie de survie, mais aussi et surtout les ressources humaines qui la constituent, nous dormons à côté d’un trésor que nous n’osons pas toucher.

Il y a certes des gestes symboliques comme la nomination de Wyclef Jean comme ambassadeur de bonne volonté de son pays d’origine, un artiste qui remue le monde du spectacle international pour le faire défiler au Champ de Mars et forcer ainsi l’embargo touristique sur Port-au-Prince, décrétée destination dangereuse.

Il y a les efforts méritoires des Haïtiano-américains qui tentent d’établir des formes diverses de solidarité avec leur patrie d’origine, sans oublier les nombreux colloques et séminaires déjà organisés par nos gouvernements autour de l’implication de la diaspora dans le développement de notre pays.

Ces jours-ci, les bonnes intentions ne manquent pas, c’est le suivi dans l’exécution qui nous fait défaut en raison de nos faiblesses structurelles. C’est pour cela qu’on passe de colloques en États Généraux avec de faibles résultats sur le plan pratique. La diaspora, généreuse et volontariste, a com- pris que les initiatives les plus louables ont besoin d’être canalisées pour éviter saupoudrage et autre dispersion néfaste à toute idée de développement durable.

Car une chose est de mettre en place un projet dans un coin quelconque de l’espace haïtien, une autre est de la faire durer dans le temps pour un effet à long terme sur la qualité de vie des bénéficiaires. Les fonds de départ une fois débloqués, comment faire pour maintenir une gestion saine et s’assurer du développement progressif d’un modèle de gestion adaptée au projet et à la communauté ciblée et qui saura éviter les parasitages liés à toute injection de fonds en milieu précaire, comme par exemple l’entretien d’une classe « d’apparatchiks » du développement.

C’est dans ce contexte que nous comprenons les initiatives qui se multiplient en diaspora en vue de la mise en place de réseaux de professionnels qui vont du technicien en aérospatiale, en passant par le cardiologue de Harlem hospital, jusqu’à la courageuse et besogneuse cuisinière du petit restaurant de Little Haïti. Tous ont en tête de voir se construire un pays où ils pourront un jour revenir reposer leurs « vieux os ».

Des initiatives comme celles de la Haitian American Professionnal Coalition, véritable task force regroupant des professionnels de tous horizons, est un effort d’unité rentable à long terme pour les communautés en diaspora et pour des actions de solidarité et d’investissement en mère patrie. Et si, seulement, nous pouvions tirer partie de notre diaspora comme savent le faire Israël, la Chine ou l’Inde. Un de nos géographes avait depuis longtemps compris la donne et il s’en est suivi une exploitation au rabais parce que les structures n’ont jamais été mises en place et les interfaces pour une fructueuse coopération ont fait défaut.

Je me suis laissé dire que la dernière conférence franco- haïtienne sur le co-développement pourrait être une excellente occasion pour créer ce cadre avec les compatriotes vivant en France ; d’autres formules opérationnelles pourraient être trouvées avec la diaspora d’Amérique du Nord. Sur le modèle proposé entre autres, par l’International Crisis Group, un groupe de réflexion stratégique, piloté par le ministère des Haïtiens d’outre-mer, pourrait se pencher sur cette problématique et trouver des formules adaptées à chaque communauté.

À l’heure actuelle, il existe en Haïti, comme en diaspora, un climat propice au volontariat et à l’engagement civique qu’il va falloir institutionnaliser et rendre productif. À un moment où nous signons des accords de partenariat interrégional qui vont exiger de plus en plus de ressources humaines qualifiées, la mobilisation de notre « armée » de compétences de réserve en diaspora est une solution pour sortir de la fatalité appelée « capacité d’absorption ».

Roody Edmé

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