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AILLEURS VU D'ICI (depuis Haïti)
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  • Un blog d'analyse de l'actualité en Haiti et à l'étranger - des sujets en rapport avec l'Afrique seront aussi abordés. Certains textes ayant rapport avec les littératures du monde seront aussi traités.
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11 septembre 2007

" LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETERA "


Global Voices en Français

Le 11 septembre 2001, les tours jumelles du World Trade Center s’écroulent comme un château de cartes sous l’impact de la plus grande conspiration terroriste jamais conçue dans les temps modernes

Aussi spectaculaire que la chute du mur de Berlin, l’onde de choc de l’événement changea de manière instantanée et dramatique la face du monde. Des lignes de faille apparurent dans la conception du monde unipolaire issue de la fin de la guerre froide.

À partir de ce nouveau « day of infamy », les ennemis de l’Amérique prirent un nouveau visage, ondoyant et divers, difficile à combattre selon les schémas de l’hostilité classique datant de la guerre froide.

L’islamisme radical devint le nouvel ennemi à confronter et remplaça le communisme comme ennemi déclaré des États-Unis et du monde occidental. Seulement, cet ennemi n’a pas de territoire propre. Il peut se retrouver perché sur les sommets des montagnes enneigées d’Afghanistan, se dissimuler dans un HLM londonien ou un appartement cossu dominant l’East River. Sa tasse de thé, c’est la haine du sionisme et de « l’impérialisme ». Son credo : l’avènement d’un règne islamisant après la défaite des « infidèles ».

Ce discours officiel des émules de Ben Laden ne doit nullement nous faire verser dans la vision caricaturale d’un monde où s’affronteraient désormais deux civilisations. Le politologue français Bertrand Badie refuse cette idée que le monde cristalliserait des ensembles culturels condamnés à l’antagonisme et à l’affrontement. Il attire notre attention sur le fait que les conflits les plus violents n’ont rien à voir avec le fameux choc des civilisations évoquées ici et là. Il cite les conflits des grands lacs en Afrique, le génocide khmer, le conflit au Libéria, la question palestinienne qui présente les formes classiques d’un conflit à caractère national et anti-colonial.

Il est vrai en Occident que les déclarations de Ben Laden, largement relayées, constituent le fond de commerce de certains cercles radicaux et participe en même temps de la bataille psychologique de la nébuleuse d’Al Quaida. Ce discours violent, suivi souvent d’effets, s’évertue à donner une image d’Épinal d’une des plus grandes religions du monde, au grand dam de millions de croyants sincères et pacifiques.

À ce propos, Bertrand Badie précise : « On oublie tout simplement de donner un statut au politique qui manipule les symboles religieux…on postule abusivement que les cultures sont homogènes et personnalisées. »
Le 10 septembre 2001, avec toute ma famille, je me trouvais sur un vol matinal de la American Eagle parti de Washington pour New York et, de là, effectuer le trajet jusqu’à Port-au-Prince. Vingt-quatre heures plus tard, ce fut le drame sur un vol similaire parti à la même heure de Washington. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux passagers du lendemain et à notre insouciance de la veille à déguster peanuts et coca sur un vol sans histoire, avant que tout ne bascule dans l’horreur le jour suivant, un jour qui changera l’histoire du monde et de l’aviation.

Il faut avoir senti le souffle froid de la mort ou faire l’effort émotionnel de se mettre dans la peau des familles de victimes pour comprendre l’imposture de ce que les architectes des actuels conflits appellent « dommages collatéraux »… « Ô qu’en termes pudiques ces choses là sont dites ».

Sara Daniel du Nouvel Observateur a senti la haine des victimes de l’autre côté des montagnes afghanes, victimes collatérales, elles aussi, des bombardements des forces de la coalition. Une jeune fille des tribus des environs de Peshawar l’a regardé fixement dans les yeux et a imité le geste du couteau qu’on passe sur le cou. Dans certaines régions d’Afghanistan comme du Pakistan, la haine de « l’envahisseur » se cultive aussi abondamment que le pavot.
Depuis ce fameux 11septembre 2001, le monde entier vit au rythme de l’apparition du prince d’une nébuleuse, qui, telle une comète, vient tous les trois ans nous annoncer que la haine s’est emparée de notre planète.

Roody Edmé

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