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AILLEURS VU D'ICI (depuis Haïti)
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6 août 2007

RUSSIE : MAIS OU SONT LES NEIGES D4ANTAN !

Vladimir Poutine vient d’ordonner à ses services secrets de « liquider » les terroristes qui, en Irak, ont exécuté les six otages russes. Jamais un « exécutive order » de cette sorte n’avait eu autant de publicité. Il est vrai que selon une dépêche de l’A.F.P, le président russe avait il y a quelques temps, tenu à peu près, le même langage vis-à-vis des combattants Tchétchènes, il avait demandé à ses forces spéciales de les « buter jusqu’aux chiottes ».

 

Pour ceux qui suivent l’actualité dans cette partie du monde, il y a chez la présidence de Russie, une volonté de garder un ton haut et ferme vis-à-vis des adversaires de la Russie, mais il ne s’agit pas uniquement d’un discours non suivi d’actions. Au contraire, Poutine veut toujours rendre crédible ses déclarations en les faisant suivre d’opérations spectaculaires de ses forces spéciales.

Il y a donc chez l’homme, un besoin de faire respecter la Russie dans le monde, de montrer que malgré l’effondrement de l’union soviétique, la Russie est et demeure une puissance.

A ce propos, le style Poutine joue beaucoup sur les effets d’annonce, ce qui contraste avec les secrets jalousement gardés lors de la guerre froide.

En dehors du caractère crapuleux et révoltant de l’exécution des otages russes, la réaction russe cache une nervosité, une frustration d’un géant diminué dans son influence à l’échelle planétaire. Dans le même ordre d’idée, Moscou annonçait récemment avoir mis au point, une nouvelle ogive nucléaire capable de pénétrer le bouclier anti-missile dont on parle tant à Washington.

Depuis que l’aigle américain, a étendu ses ailes "protectrices" dans les lisières du territoire russe, transformant l’ancienne alliance atlantique en une organisation paneuropéenne s’étendant à l’est comme à l’ouest du vieux continent ; le Kremlin a adopté un ton de guerre froide.

Un ton qui rappelle celui de Staline en février 1946 au théâtre Bolchoï, de ce discours historique émanait la sensation que le chef du Kremlin préparait une confrontation avec l’ouest.

Il y a semble-t-il en Vladimir Poutine, un Staline qui sommeille toute proportion gardée, certes. Cependant les deux hommes se ressemblent par bien des aspects : ils partagent idéologiquement le rêve de la grande Russie, une certaine idée de l’ordre étatique et une envie, même si plus tempérée chez Poutine, de damer le pion à la grande rivale de l’ouest.

Poutine a montré qu’il avait un caractère en acier trempé, n’est-ce pas entre autre, la traduction française du surnom "Staline" qui signifie justement acier en russe. Poutine a fait ses classes au sein de la célèbre K.B.G et sait faire sentir sa main de fer à l’intérieur comme à l’extérieur, qu’on se souvienne de sa décision de couper l’approvisionnement en gaz de l’Ukraine par une froide nuit d’hiver, de décembre 2005.

Élu en mars 2000 sur un programme de retour à l’ordre, le président russe privilégiant le prisme du « terrorisme islamiste » comme clé de lecture dominante du conflit tchétchène a lancé une seconde guerre encore plus meurtrière dans ce territoire qui veut être une République séparée de Moscou. Et, il faut compter avec la stratégie d’extension du conflit à la région du Nord-Caucase, menée par des groupes islamistes qui multiplient tous les jours des opérations coups de poings dans les zones avoisinantes. La lutte contre le terrorisme sert de prétexte à un renforcement de l’appareil sécuritaire avec des dispositions qui rappellent les méthodes du K.G.B ou de la Tcheka. Il  n’y a donc rien de nouveau à l’est de l’oural, mais il souffle un vent froid à couper au couteau qui annonce peut-être le retour de quelque vieux fantome de l’Histoire.

La crispation du Kremlin vis-à-vis de l’ouest n’est pas seulement due à une certaine "arrogance" de l’administration américaine, elle est une nostalgie des "neiges d’antan", à l’époque où "l’ours polaire" savait très bien délimiter son territoire.

 

Roody Edmé

    


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